Les textes suivants ont été publiés en 2011, dans un ancien espace web du Passeur de la Côte.
LA REVUE RELATIONS
« La revue Relations compte parmi les plus anciennes publiées au Québec. Pourtant, elle demeure plus jeune que jamais ! Elle aborde avec une audace qui ne se dément pas tous les grands thèmes de l’actualité. Elle porte un regard critique sur la culture, la politique, l’économie, les religions, etc. Une critique réfléchie, constructive et rafraîchissante qui va au fond des choses. On gagne immanquablement à lire Relations. »
(Guy Rocher, sociologue)
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ARTICLE DE LA REVUE RELATIONS, numéro 752, novembre 2011
ASSEZ, C’EST ASSEZ (extraits)*
Jean-Claude Ravet
Plusieurs études récentes signalent l’écart grandissant entre les riches et les pauvres un peu partout dans le monde. Le Canada est loin d’être épargné. […]
« C’est en créant plus de richesse que les pauvres s’enrichiront », entend-on souvent, pour justifier les privilèges fiscaux réservés aux riches. Or, cela s’avère être plus que jamais un mythe. Dans les faits, les riches ne se sont jamais autant enrichis, sans qu’on voie le moindre signe de partage. Au contraire, les pauvres pataugent dans leur misère – ce qui s’accroît, c’est leur nombre. Un scandale dans un monde si riche. Une vieille histoire qui n’est pas démodée : les riches s’enrichissent encore sur le dos des pauvres. Et ils sont à tel point choyés qu’il s’en trouve même qui ont un peu honte, et suggèrent à l’État de hausser leurs impôts… question de mettre des limites à l’obscénité.
[…]
Privatiser les profits, socialiser les pertes. Voilà la règle d’or de la religion néolibérale triomphante. Nous voyons actuellement en Europe ses fâcheuses conséquences. Et cela plane sur nos têtes. Une mise en tutelle des États par des dispositifs de contrôle et de surveillance financiers qui voient à ce que des politiques d’austérité – synonymes de démantèlement et de privatisation des services publics et sociaux – soient méticuleusement appliquées au nom d’une soi-disant gestion saine des budgets de l’État, jugée à l’aune des règles des institutions et des marchés financiers. Même si la dette publique, devenue critique dans différents pays, a été le fruit de la spéculation et des règles du jeu imposées par ces mêmes joueurs. Ce sont eux qui gouvernent et imposent leur loi implacable à la valetaille politique.
[…]
Des signes encourageants d’un ras-le-bol populaire à l’égard des règles du jeu actuelles pointent à l’horizon, comme en témoigne, entre autres, le mouvement des indignés qui se répand en Europe, non sans faire écho à ce qui ébranlait l’Amérique latine il n’y a pas si longtemps. Atteindra-t-il le Québec?
NOTE – IL FAUT LIRE L’ARTICLE AU COMPLET, à cette adresse : http://www.cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=2738
Site web de la revue Relations, faite au Québec : http://www.cjf.qc.ca/fr/relations/
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LE NUMÉRO DE NOVEMBRE 2011 DE LA REVUE RELATIONS
Extrait du sommaire
Dossier : La théologie de la libération, d’hier à aujourd’hui
La théologie de la libération, d’hier à aujourd’hui , Jean-Claude Ravet
Aux origines d’une théologie , Yves Carrier
Une influence universelle , Gregory Baum
Vers une théologie indigène , Nidia Arrobo Rodas
La Bible, une parole libératrice , Claude Lacaille
Au revers de l’histoire : les femmes , Carmiña Navia Velasco
La mouvance sociale chrétienne au Québec , Guy Côté
Pour un nouveau rapport à la nature , François Houtart
ACTUALITÉS
Le Plan Nord au bénéfice de qui? , Ugo Lapointe
La bataille des frais de scolarité , Gabriel Nadeau-Dubois
Le printemps marocain oublié , Osire Glacier
Assez indignés, les Portugais? , Luís Bernardo
CONTROVERSE – LES CENTRES D’INJECTION SUPERVISÉE (CIS)) EN DÉBAT
L’ouverture de tels centres est une question de respect des droits fondamentaux , Sébastien Harvey et Mariane Fradet
La mise en place de CIS ne remet pas en cause les structures d’exploitation au fondement du commerce de la drogue, ni l’approche gestionnaire de la toxicomanie , Amélie Descheneau-Guay
RELATIONS ET SES 42 BELLES PAGES SE VENDENT 5,50 $.
OSONS DÉCLARER ILLÉGALE LA PAUVRETÉ
« Riccardo Petrella, altermondialiste bien connu, fondateur du Comité international pour un contrat mondial de l’eau, était récemment de passage au Québec. Comme à chacune de ses visites, il nous a incités à rompre avec ce conformisme. Il n’y a pas de fatalité. Il n’y a que des vendeurs de fatalité et des multitudes qui l’achètent, au plus grand bénéfice des rapaces de ce monde. « Il nous faut élargir l’espace des possibles », où nous confinent les dominants, nous disait-il, et oser déclarer illégale la pauvreté, comme on l’a fait un jour pour l’esclavage. La pauvreté dans un monde si riche est un véritable crime. Rendre illégale la pauvreté, c’est dénoncer les mécanismes structurels et institutionnels qui génèrent dans nos sociétés les inégalités entre les êtres humains, dressant un mur infranchissable entre ceux qui possèdent et ceux qui sont dépossédés. C’est rendre patent le fondement bancal d’un monde où quelques-uns sont plus humains que les autres. Cette fatalité est un mensonge. Cette inégalité, une injustice. Cet état de choses, une usurpation. »
Jean-Claude Ravet, ASSEZ, C’EST ASSEZ, dans Relations, numéro 752, novembre 2011 (Relations est publiée par le Centre Justice et foi, au Québec : http://www.cjf.qc.ca/fr/)
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REVUE RELATIONS, NUMÉRO 751, SEPTEMBRE 2011
EXTRAIT DU SOMMAIRE
Dossier : Jeunes voix engagées
Jeunes voix engagées, Amélie Descheneau-Guay
La jeunesse altermondialiste, Table ronde avec Nathalie Guay, Maude Prud’homme, Simon Tremblay-Pepin et Alexandre Vidal
Engagé auprès des plus démunis, Yann Panneton
Sortir du modèle entrepreneurial, Éric Martin
Étudiants et militants, Alexandre Leduc
Parole d’une jeune poète, Hélène Matte
Génération sur le qui-vive, Noémie Delisle
Paroles féministes, Entrevue avec Barbara Legault
Jeunes chrétiens en recherche, Marco Veilleux
Éditorial : La montée de l’extrême droite, Jean-Claude Ravet
Actualités
Juger les crimes de Jean-Claude Duvalier, Francine Neméh
Du Maghreb au Québec, Yolande Cohen
La liberté d’expression en péril, Michel Seymour
Le féminisme dans tous ses états, Élisabeth Garant
EXTRAITS :
« La déclaration du maire d’Oslo au lendemain des attentats nous indique la voie à suivre : répondre à ce genre d’actes par encore plus de démocratie. C’est dans cette direction qu’il faut tendre. Opposer à la passion destructrice de la haine la passion sereine de la vie. Opposer à la peur de l’autre et au repli dans des blocs identitaires monolithiques et imperméables – terreaux fertiles aux idées d’extrême droite – la participation démocratique et la responsabilité citoyenne à l’égard du bien commun. À travers elles peut se forger une culture commune, en rassemblant et dépassant les différences dans la lutte collective pour une société juste. Nous comprenons pourquoi l’apolitisme ambiant, stimulé par la société capitaliste, est peut-être le plus sûr allié de l’extrême droite. » Jean-Claude Clavet (rédacteur en chef de Relations),
La montée de l’extrême droite
« Les allégations qui circulent à travers le monde suggèrent que des entreprises canadiennes sont associées au pillage des ressources minières en Afrique et acoquinées à des chefs de gouvernement qui n’hésitent pas à déplacer violemment des populations entières au nom du développement économique. En 2003, 53 % des sociétés minières actives en Afrique étaient canadiennes. Leurs niveaux d’investissement ont atteint environ 14 milliards de dollars en 2010. Or, comme le révèle une étude réalisée pour le compte de ces mêmes entreprises, le tiers des litiges et controverses impliquant des sociétés minières à travers le monde visent celles qui sont d’origine canadienne. » Michel Seymour, La liberté d’expression en péril (L’auteur parle des poursuites-baîllons. Consulter : slapp.ecosociete.org.)
« On assiste en effet depuis quelques années à des attaques répétées contre le féminisme, mais aussi à sa récupération à d’autres fins que celles du respect des droits des femmes et de leur dignité. La montée des fondamentalismes politiques et religieux menace un des principaux acquis des dernières années, soit le fait d’être enfin reconnues, en tant que femmes, comme sujets à part entière, capables de choisir pour nous-mêmes. Les coupes majeures dans les subventions aux organisations de femmes, surtout celles chargées de la défense des droits et des luttes politiques, obligent à une importante remise en question de nos pratiques et des leviers dont nous disposons pour assurer la réalisation de l’égalité pour toutes. » Elisabeth Garant, Le féminisme dans tous ses états (Madame Garant est directrice du Centre justice et foi et de Relations)
« Ce n’est qu’en partant de notre histoire, réappropriée et vivante, que nous pouvons espérer bâtir un nouveau rêve de pays. « Noémie Delisle, Génération sur le qui-vive (Madame Delisle est co-rédactrice de la revue Qui vive – Ouvroir d’indépendance. Consulter www.revue-quivive.net.)
« Le capitalisme financier triomphe en bousculant tout sur son passage, même les fondements de la vie. Il s’attaque à la biodiversité et à l’abondance des ressources en empruntant des moyens détournés, car il serait suicidaire d’affirmer que la biodiversité est sans valeur et l’abondance non désirée. C’est au nom de la croissance économique que se trament, dans l’ombre avant d’éclater au grand jour, l’appauvrissement des écosystèmes et la création de la rareté. Délégitimer ces pratiques afin de les contrer constitue le vrai défi. » Cécile Sabourin, Biodiversité, écosystèmes et big business (Madame Sabourin est professeure retraitée de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
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DANS LE NUMÉRO D’AOÛT 2011 DE LA REVUE RELATIONS, ON PEUT LIRE :
Lire délivre , Catherine Caron
Parcours d’une lectrice engagée , Lorraine Guay
Savoir lire peut-il changer une vie? , Christiane Tremblay
Les promesses et périls du numérique , André Mondoux
Les Classiques des sciences sociales : lire des œuvres-phares , Amélie Descheneau-Guay
Les chefs d’État et la lecture , Claude Vaillancourt
Repérer son noyé et le hisser dans sa barque , Robert Lalonde
Livres sacrés , Jean-Claude Ravet
Développement et Paix dans le collimateur , Suzanne Loiselle
La mobilisation contre le gaz de schiste , Philippe Duhamel
La loi antisyndicale du Wisconsin , Sid Ahmed Soussi
Hongrie : la tentation de la théocratie néolibérale , Attila Jakab
Le développement industriel de l’Argentine , Gustavo Dans
CONTROVERSE – QUELS ACCÈS PUBLICS AVONS-NOUS AUX PLANS D’EAU? Au Québec, l’inaccessibilité s’aggrave , Léonce Naud
Saint-Camille : Les Irréductibles , réalisation : Isaac Isitan
Site web de Relations : http://cjf.qc.ca/fr/relations/index.php
EXTRAITS
« Certes, la lecture ne constitue pas à mes yeux un substitut à l’action, mais elle la nourrit et s’en nourrit en retour. » (Lorraine Guay)
« Le vent néodémocrate qui a emporté presque tout sur son passage au Québec [l’auteur parle de la dernière élection fédérale] révèle la dépolitisation rampante de la société québécoise. Comment expliquer autrement que l’on vote massivement pour un parti sans en connaître ni les députés, ni le programme, sinon par bribes mais le plus souvent que des slogans? […]
« Mais le revers de la dépolitisation d’une société est toujours sa massification et son uniformisation autour de consensus factices et fictifs, façonnables à souhait, reproduisant à peu de choses près le statu quo, fut-il intenable. Et il l’est en ces temps où le capitalisme triomphant se conjugue avec une rapacité et une déprédation des ressources sans vergogne, et un clivage social éhonté.
« Comment ne pas constater cet apolitisme à l’œuvre dans la façon servile dont nos parlementaires réunis en commission se sont comportés en vulgaires valetailles, il n’y a pas si longtemps, devant le représentant de l’industrie gazière (Lucien Bouchard)? Ou dans le projet de loi privé faisant la part belle à un « généreux » pdg de l’industrie médiatique (Pierre-Karl Péladeau), exigeant le bradage du droit et le musellement des citoyens, au nom de l’amusement du peuple? Seuls quelques députés, à la suite d’Amir Khadir, se sont vraiment levés pour mettre un holà à ce cirque.
« Dans cet univers complaisant envers les puissants et les riches, ce qui brille par son absence et son oubli, c’est toute référence aux conflits sociaux, aux rapports de domination et aux intérêts de classes. Tant de vilains mots d’un autre âge! »
« Il y a là quelque chose de désolant si l’on tient compte des enjeux énormes de notre époque. Les affronter nécessiterait une action politique vigoureuse et des changements radicaux – qui ne se contentent pas de faire payer les pauvres tout en les rendant coupables – à mille lieues de cette résignation devant un ordre social injuste et destructeur. Une insurrection démocratique en écho au printemps arabe! » (Jean-Claude Ravet. Pour lire tout le texte : http://cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=2694)
« Selon les données les plus récentes publiées sur le site web de l’Institut statistique de l’UNESCO, il y aurait dans le monde près de 796 millions d’adultes analphabètes, dont environ 64 % seraient des femmes. Comment un droit aussi fondamental peut-il être bafoué à ce point? » (Lorraine Guay)
« La distraction, si elle rend trop de place – et c’est le cas car elle est devenue systémique – est une dangereuse échappatoire qui fait esquiver les questions du sens de la vie, tout en nous jetant dans la gueule de l’insignifiance. Divertere signifie « se séparer de. Ne pas accepter la responsabilité. Ne pas accepter de voir. Ne as accepter d’être au monde » [l’auteur cite Bernard Émond, Il y a trop d’images, Textes épars 1993-2010].(Jean-Claude Ravet)
« C ‘est que les livres en général, et la littérature en particulier, ne peuvent se concevoir que dans une grande liberté et une parfaite indépendance d’esprit. Voilà pourquoi prétendre publiquement les aimer, comme certains chefs d’État l’ont fait, est ne sorte d’engagement à les défendre, si on veut faire preuve de cohérence, et à protéger ce qui vient avec, cette liberté farouche des citoyens qui nourrit un indispensable esprit critique. » (Claude Vaillancourt)
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Extrait du sommaire de la revue RELATIONS,
numéro 747, mars 2011
La force de l’indignation
La force de l’indignation, Jean-Claude Ravet
Vitupérer l’époque, Bernard Émond
L’indifférence, Jean-François Lessard
La dignité, Vivian Labrie
L’intolérable braderie de la dignité humaine, Sylvie Paquerot
Ces porteurs d’éclairs, Hugo Latulippe
La source de mon engagement, Sarita Ahooja
Pour Hélène Pedneault, Pol Pelletier
Aminata Traoré : une femme porteuse de changement,
Entrevue réalisée par Mouloud Idir et Catherine Caron
Paroles indignées de Jésus, André Myre
Une fenêtre sur l’espérance, Amélie Descheneau-Guay
http://www.revuerelations.qc.ca/relations/archives/derniers_nos/747/747.htm
EXTRAITS
Catherine Caron écrit :
« Ainsi, il nous incombe d’exiger non seulement que le Canada retrouve la crédibilité qu’il a perdue en matière de défense des droits démocratiques et humains dans le monde, mais que le régime d’affaires international qu’il promeut cesse d’être fondé sur une prédation légalisée des ressources, d’une main-d’œuvre à bon marché, des contrats publics, etc. Ce système doit changer et placer en son cœur la primauté absolue des droits démocratiques, humains et environnementaux sur ceux des entreprises.
C’est dire que les forces démocratiques et sociales du monde arabe auront besoin de nous – mais nous aussi d’elles pour qu’ensemble nous disions aussi aux tenants du désordre économique global injuste qui brime la liberté des peuples : dégagez! »
José Ignacia Gonzalez Faus, s.j., écrit :
La « passion de l’argent nous a fait croire que celui-ci était, en soi, source et cause de la richesse, et non un simple instrument pour en créer. Là réside le fondamentalisme néolibéral. »
Georges Bernanos est cité :
« On méprise d’en bas, on ne saurait s’indigner qu’à partir d’une certaine hauteur où il faut se maintenir coûte que coûte, sauf à rougir de soi. Qui s’indigne ne peut échapper à la contrainte torturante de l’examen particulier dont la conclusion lui sera toujours défavorable puisque l’indignation n’est rien si elle n’est le cri spontané d’une conscience outragée par le scandale. »
(Bernanos, Les Enfants humiliés)
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