Lévis, le 29 mai 2015
Madame Sylvie Larouche
Membre du conseil d’administration du Mouvement Desjardins
Présidente du conseil régional Québec-Ouest et Rive-Sud
Présidente du conseil d’administration de la Caisse populaire Desjardins de Saint-Augustin-de-Desmaures
Madame,
Permettez-moi de vous présenter des faits que les dirigeants du Mouvements Desjardins trouveront peut-être utile de connaître et qu’ils vérifieront très facilement et très rapidement s’ils le veulent bien.
I
À compter de 2012 (peut-être même avant), la Société d’histoire régionale de Lévis (SHRL) a commencé à répandre une affirmation infondée concernant une structure métallique qui aurait été découverte par hasard, sur la Toile, par la personne qui était, à l’époque, la vice-présidente de la SHRL (il s’agit de Mme Claudia Mendez Ishii). La SHRL a affirmé catégoriquement que cette structure était la ‘ »cage » dans laquelle la criminelle Marie-Josephte Corriveau (le personnage de la très célèbre légende québécoise) a été montrée en public après sa pendaison en 1763.
Dans le numéro 124 (hiver 2012) de La Seigneurie de Lauzon (revue de la SHRL), Mme Mendez Ishii a écrit ceci :
« … avec l’aide de Vincent Couture [membre du conseil d’administration de la SHRL] et de Manon Pelletier [membre du conseil d’administration de la SHRL et organisatrice de visites touristiques avec Mme Mendez Ishii, du moins à l’époque], nous avons retrouvé la cage de la Corriveau au Peabody Essex Museum aux États-Unis. […] en décembre, deux membres du conseil d’administration de la Société d’histoire régionale de Lévis, Manon Pelletier et moi-même, sommes allées rendre visite à la cage de la Corriveau. […] Ce n’est pas une cage à proprement parler, mais plutôt un exosquelette en fer noir, ajusté au corps par des bandes trouées comme des lanières en fer forgé et qui épousent parfaitement les formes du corps d’une très petite femme. […] On doit admettre le talent et le savoir-faire du forgeron Richard Dee, le concepteur, qui a réussi ce moule avec une grande finesse. On reconnaît sans l’ombre d’un doute la silhouette et même le profil de Marie-Josephte Corriveau… »
Le 31 juillet 2013, le quotidien Le Soleil a publié un article consacré à Mme Mendez Ishii; en voici un extrait :
« C’est elle [C. Mendez Ishii] aussi qui a retracé la cage de La Corriveau au Peabody Essex Museum à Salem, qui a offert de la redonner à Lévis. Elle l’a trouvée sur Internet, par hasard. «Quand j’ai compris qu’elle était là, je suis partie avec mon associée, Manon, en auto. Ils nous ont emmenées dans les voûtes, dans une salle. La cage était sur une table, toute petite, faite sur mesure. C’est comme un exosquelette. J’ai eu de la peine quand j’ai vu l’objet. » (Mylène Moisan, chroniqueuse, « En face, c’est Lévis, il n’y a rien…», Le Soleil, 31 juillet 2013, http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201307/30/01-4675548-en-face-cest-levis-il-ny-a-rien.php)
M. Claude Genest, ancien président et membre honoraire de la SHRL, a écrit ceci dans un article publié dans un hebdomadaire de Lévis en novembre 2013 :
« La redécouverte de la cage mythique aux États-Unis, son retour sur notre territoire et son exposition est un accomplissement unique. Ce qui s’est passé à l’occasion de la première semaine d’octobre représente une nouvelle page fascinante de l’histoire de Lévis.
« J’ai apprécié chaque moment de mon expérience. Du dévoilement de l’objet au Musée de la civilisation de Québec, le 1er octobre, jusqu’à la fermeture des portes de l’exposition au Centre de congrès et d’expositions de Lévis, le dimanche 6 octobre à 22 h, je dois avouer que j’ai savouré chacune des secondes. » (Claude Genest, La fin de la légende, Le Journal de Lévis, 27 novembre 2013, p. 24)
II
L’affirmation de la SHRL, de Mme Mendez Ishii, de M. Genest, est contredite :
Les Musées de la civilisation de Québec montrent que l’affirmation de la SHRL est infondée :
a) ils confient à un « comité scientifique » la tâche de déterminer l’authenticité de l’objet (une journaliste du quotidien Le Devoir écrit : » le gibet (cage) a été prêté pour deux ans aux Musées de la civilisation afin qu’il en confirme l’authenticité » (http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/388942/l-esprit-de-la-corriveau-refait-surface);
b) l’une de leurs conservatrices, Madame Sylvie Toupin, précise, à propos de ladite tâche : « C’est un travail à la Sherlock Holmes qui nous attend, avec des preuves à amasser, des liens à faire, c’est vraiment un beau défi de conservateur ». (Nous sommes en mai 2015, le « comité scientifique » des Musées de la civilisation de Québec n’a pas encore remis son rapport.)
Les auteurs d’un livre sur Marie-Josephte Corriveau, publié en 2014, contredisent Claudia Mendez Ishii et Claude Genest. Ces auteurs, l’historienne Catherine Ferland et Dave Corriveau, écrivent ceci : « Des analyses [de la « cage »] seront effectuées dans les prochains mois » et, naturellement, on ignore encore « Si les expertises [parviendront] à démontrer qu’il s’agit bien du gibet de la Corriveau » (Source : http://mariejosephtecorriveau.com/videos/devoilement-de-la-cage/).
Un hebdomadaire de Lévis, Le Peuple Lévis, a écrit ceci le 4 octobre 2013 : « Il n’est pas encore démontré hors de tout doute que cette cage de métal soit celle dans laquelle Marie-Josephte Corriveau a été exhibée pendant 40 jours ». (Le Peuple Lévis, 4 octobre 2013; cet article a été repris au http://www.lepeuplelevis.ca/2013/10/04/la-cage-de-la-corriveau-de-retour-a-levis.)
Le 1er août 2013 on a pu lire dans le Devoir : « nul ne sait avec certitude si le gibet a vraiment accueilli le corps refroidi de la Corriveau ». (Le Devoir, 1er août 2013, http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/355784/la-cage-de-la-corriveau-retrouvee)
III
La Caisse Desjardins de Lévis a été le principal partenaire de la SHRL pour la « commémoration du 250e anniversaire de la pendaison de Marie-Josephte Corriveau » et, par conséquent, pour les activités principales de cette commémoration, c’est-à-dire la présentation à Lévis, en 2013, de deux expositions grandement médiatisées de la SHRL aux cours desquelles la « cage » américaine a été exposée, deux expositions au cours desquelles l’affirmation infondée de la SHRL a été diffusée et a induit en erreur la population et les médias.
(Source : site de la SHRL sur la Toile, une page que l’on trouve encore le 22 mai 2015 : http://www.shrl.qc.ca/2013/09/commemoration-a-levis/)
IV
Les membres du conseil d’administration de la SHRL aujourd’hui et hier
Au moins trois des membres du conseil d’administration actuel de la SHRL ont ou ont eu des liens directs avec le Mouvement Desjardins; il s’agit de :