The New York Times
Monday, December 31, 2018
https://static.nytimes.com/email-content/TY_9024.html?nlid=63657981
David Leonhardt, Op-Ed Columnist
The New York Times
Monday, December 31, 2018
https://static.nytimes.com/email-content/TY_9024.html?nlid=63657981
David Leonhardt, Op-Ed Columnist
Conquête de Rametta ; guerre en Sicile
entre les musulmans siciliens kalbites et les chrétiens Byzantins
vers 962
EXTRAIT
Lévis, le 2 octobre 2018
Monsieur Gérald Cyprien Lacroix, archevêque
Archidiocèse catholique de Québec
1073, boulevard René-Lévesque Ouest
Québec (Québec) G1S 4R5
Téléphone : 418 688-1211- Télécopieur : 418 688-1399 – Courriel : info@ecdq.org
Monsieur,
Le 10 septembre 2018, j’ai écrit au Montmartre, Centre de culture et de foi, qui est un élément de l’Église catholique de Québec, au sujet de la conférence prononcée au Montmartre le 18 mars 2018 par le président du Centre culturel islamique de Québec, M. Mohamed Labidi (mon courriel était adressé à M. Édouard Shatov). Le 12 septembre 2018, M. Marcel Poirier, supérieur provincial des Augustins de l’Assomption de l’Amérique du Nord, a accusé réception de mon courriel. Le 12 septembre 2018, j’ai demandé à M. Poirier si son accusé de réception était la réponse du Montmartre à mon courriel? M. Poirier ne m’a pas répondu.
Vous trouverez ci-jointes les communications mentionnées ci-dessus.
Je vous demanderais de bien vouloir réagir aux courriels que j’ai envoyés à MM. Shatov et Poirier, ainsi qu’à la réponse de M. Poirier. Mon petit doigt me dit que vous ne ferez pas comme le supérieur provincial des Augustins de l’Assomption de l’Amérique du Nord : traiter ma demande comme une pub de McDo.
[…]
Être xénophobe n’est pas bien. Être islamophobe n’est pas bien. Il est bien de faire obstacle à la mauvaise foi, au mensonge, à l’hypocrisie, à la tromperie, à la dissimulation.
Je vous prie, Monsieur, d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel
Membre de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) de 1981 à 2007. Ancien employé du Bureau de la traduction du Gouvernement du Canada. Principal artisan (bénévole) de la publication de huit numéros de la revue trimestrielle de la Société d’histoire régionale de Lévis (2006-2008). Pendant douze ans (1986-1998), principal artisan (bénévole), après les élèves, du journal de l’école primaire Saint-Dominique de Lévis en qualité de père d’élèves, puis de parent d’anciens élèves. Membre fondateur de la Société québécoise d’histoire de la pharmacie. Travailleur bénévole au Tremplin Centre pour personnes immigrantes et leurs familles depuis 2013. Libre d’antécédents judiciaires.
6364, rue Fraser, Lévis, G6V 3S3
P.-S. La présente sera publiée au www.lepasseurdelacote.com, de même que la réponse que le destinataire voudra bien lui donner.
Lévis, le 10 septembre 2018
Père Édouard Shatov
Le Montmartre, Centre de culture et de foi
1679, chemin St-Louis, Québec (Québec), G1S 1G5
culture-foi@lemontmartre.ca
Monsieur,
Auriez-vous l’amabilité de transmettre la présente à la direction du Montmartre?
Le 18 mars 2018, Monsieur Mohamed Labidi, président du Centre culturel islamique de Québec, a prononcé une conférence au Montmartre canadien. Selon le journaliste Philippe Vaillancourt, M. Labidi a dit à son auditoire : « Vous allez voir que nous sommes très proches » (le pronom nous désigne ici les musulmans et les chrétiens). (http://presence-info.ca/article/pour-une-relance-du-dialogue-islamo-chretien-a-quebec)
Avant d’accepter que M. Labidi s’adresse à des chrétiens et peut-être aussi à des non-chrétiens dans son enceinte, le Montmartre s’était-il assuré que M. Labidi avait les qualités requises pour traiter du sujet qu’il semble avoir choisi lui-même : la similitude, réelle ou non, entre les musulmans et les chrétiens. Pour parler d’un tel sujet, je suppose qu’il faut avoir de bonnes connaissances en théologie chrétienne et en théologie musulmane. M. Labidi en a-t-il? M. Labidi est présenté comme un homme d’affaires qui aurait été aussi fonctionnaire (on ne sait pas quel poste il occupait, quel métier il exerçait dans la fonction publique).
Dans l’auditoire de M. Labidi, y avait-il une ou plusieurs personnes en mesure de discuter de la question de la similitude, réelle ou non, entre les musulmans et les chrétiens? Ces personnes ont-elles pu interroger, dialoguer avec M. Labidi? Quelle formation avaient-elles?
Le Montmartre a-t-il écrit et publié un compte rendu de la conférence de M. Labidi?
Le Montmartre loue des salles. M. Labidi ou le Centre culturel islamique de Québec, présidé par M. Labidi, aurait-il loué une salle au Montmartre pour traiter de la similitude, réelle ou non, entre les musulmans et les chrétiens?
Je demanderais à la direction du Montmartre de lire le texte reproduit ci-dessous, que j’ai écrit et publié au http://www.lepasseurdelacote.
Je vous remercie de votre aide, M. Shatov, et vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel, citoyen de Lévis
Membre de la Société des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) de 1981 à 2007. Ancien employé du Bureau de la traduction du Gouvernement du Canada. Principal artisan de la publication de huit numéros de la revue trimestrielle de la Société d’histoire régionale de Lévis (2006-2008). Pendant douze ans (1986-1998), principal artisan, après les élèves, du journal de l’école primaire Saint-Dominique de Lévis en qualité de père d’élèves, puis de parent d’anciens élèves. Membre fondateur de la Société québécoise d’histoire de la pharmacie.
Réponse de M. Marcel Poirier reçue par Roger Martel le 12 septembre 2018
Monsieur Martel,
Nous accusons réception du document que vous avez envoyé au P. Édouard Shatov le 10 septembre dernier.
Bonne journée !
Marcel Poirier, a.a.
Montmartre
Réponse de Roger Martel au courriel de M. Marcel Poirier daté du 12 septembre 2018
Bonjour, Monsieur Poirier.
L’accusé de réception du Montmartre est-il sa réponse à mon courriel?
Bonne journée.
Roger Martel
M. MARCEL POIRIER N’A PAS RÉPONDU À CE COURRIEL.
LETTRE À M. MOHAMED LABIDI, PRÉSIDENT
CENTRE CULTUREL ISLAMIQUE DE QUÉBEC
Introduction
Depuis 2017, le spectacle La Perle est présenté aux Émirats arabes unis, à Dubai. Une soixantaine d’artistes provenant de plus de vingt pays y déploient leurs talents. Chacun a son bagage culturel; un certain nombre pratiquent une religion : islam, catholicisme… d’autres sont incroyants; dans les coulisses, on parle plusieurs langues. Leur spectacle est magnifique, dit-on. Leurs différences les ont-ils empêché de le créer? Non. Ensemble, ne forment-ils pas un instrument dont la justesse est bien réglée? On nous dit que oui. Plusieurs fois par semaine, ne parviennent-ils pas à ravir les spectatrices et les spectateurs? On nous dit que oui. La grande Terre des humains, immensément riche de beautés créées par ses habitants, pourrait être une plus belle scène, vous en conviendrez; les humains pourraient y jouer un plus beau spectacle, vous en conviendrez. Ces temps-ci, je parle de religions, surtout de l’islam et du christianisme; c’est parce que je compte sur les filles, c’est parce que je compte sur les gars, comme a dit le poète Paul Fort (Si tous les gars du monde, poème).
Roger Martel, citoyen de Lévis (Québec), août 2018
Lévis, le 30 août 2018
Monsieur Mohamed Labidi, président
Centre culturel islamique de Québec, Québec
Monsieur,
Le 18 mars 2018, vous avez prononcé une conférence au Montmartre canadien, propriété du Diocèse catholique de Québec que dirige le cardinal Gérald Cyprien Lacroix. Vous avez dit à votre auditoire : « Vous allez voir que nous sommes très proches » (le pronom nous désigne ici les musulmans et les chrétiens). (Philippe Vaillancourt, journaliste, http://presence-info.ca/article/pour-une-relance-du-dialogue-islamo-chretien-a-quebec)
Je ne comprends pas, pour une, deux ou trois raisons, comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches. Je ne comprends pas que vous puissiez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches quand le Centre que vous présidez affirme que Jésus n’était pas le fils de Dieu, que Jésus n’a pas été crucifié, que Jésus est monté vivant au ciel et que Judas Iscariote a été crucifié à sa place (Le Vatican en panique…, http://cciq.org/2014/05/22/le-vatican-en-panique-levangile-de-barnabe-annoncait-la-venue-de-mohammed-monotheisme-tolerant/). Avez-vous dit aux chrétiennes et aux chrétiens venus vous entendre au Montmartre canadien que le Centre que vous présidez soutient que Jésus n’était pas le fils de Dieu, que Jésus n’a pas été crucifié, que Jésus est monté vivant au ciel et que Judas Iscariote a été crucifié à sa place? Leur avez-vous dit que l’apôtre Paul est un imposteur selon la « bible » que l’on dit avoir été trouvée en Turquie et dont parle le Centre dans son texte Le Vatican en panique? Si Paul est un imposteur, l’Église abuse-t-elle autrui par des mensonges, de fausses promesses (voyez la définition du mot imposteur)?
AFFIRMER QUE JÉSUS N’A PAS ÉTÉ CRUCIFIÉ ET QU’IL EST MONTÉ VIVANT AU CIEL, DONC QU’IL N’A JAMAIS RESSUSCITÉ, CE N’EST PAS BANAL, OH QUE NON :
« LA RÉSURRECTION DU CHRIST EST AU CŒUR DE LA FOI CHRÉTIENNE. SANS RÉSURRECTION, DIT SAINT PAUL (1 CO 15, 17), LA FOI EST VAINE : RIEN DU CHRISTIANISME N’EXISTERAIT. »
(Théo, L’encyclopédie catholique pour tous, Paris, Éditions Droguet-Ardant\Fayard, dépôt légal mai 1993, imprimatur Paris le 6 février 1989, M. Vidal, vicaire épiscopal, p. 678)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « Les pierres d’achoppement entre la religion musulmane et la religion catholique sont nombreuses. Qu’il s’agisse de la personne de Jésus, du dogme de La Trinité, du concept de Révélation, de la liberté religieuse, de la prière, du statut de la femme etc. À la racine de toutes ces divergences, un rapport différent à nos « Écritures » respectives. » (Alain Feuvrier, jésuite et spécialiste de l’islam, Quelles différences entre l’islam et le christianisme? https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Islam/Quelles-differences-entre-l-islam-et-le-christianisme, 13 janvier 2015)
Je ne comprends pas, Monsieur Labidi, comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : (François Jourdan, islamologue et théologien eudiste, est l’auteur de Islam et Christianisme, comprendre les différences de fond publié en 2015; il répond ici à cette question de la journaliste Eléonore de Vulpillières : « Une fois que le concile Vatican II a « ouvert les portes de l’altérité et du dialogue », écrivez-vous « on s’est installé dans le dialogue superficiel, le dialogue de salon, faussement consensuel ». Comment se manifeste ce consensualisme sur l’islam? ») (Réponse de F. Jourdan : « Par l’ignorance, ou par les connaissances vues de loin et à bon compte: c’est la facilité. Alors on fait accréditer que l’islam est « abrahamique », que « nous avons la même foi », que nous sommes les religions « du Livre », et que nous avons le « même » Dieu, que l’on peut prier avec les « mêmes » mots, que le chrétien lui aussi doit reconnaître que Muhammad est « prophète » et au sens fort « comme les prophètes bibliques » et que le Coran est « révélé » pour lui au sens fort « comme la Bible » alors qu’il [le Coran] fait pourtant tomber 4/5e de la doctrine chrétienne… Et nous nous découvrons, par ce forcing déshonnête, que « nous avons beaucoup de points communs »! C’est indéfendable. » (Islam et christianisme : les impasses du dialogue interreligieux, http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2016/01/22/31004-20160122ARTFIG00344-islam-et-christianisme-les-impasses-du-dialogue-interreligieux.php, 22/01/2016)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « la charia est coranique, et l’islam doit supplanter toutes les autres religions (Coran 48,28; 3,19.85; et 2,286 récité dans les jardins du Vatican devant le Pape François et Shimon Pérès en juin 2014). D’ailleurs Boumédienne (président de l’Algérie (1932-1978), « il instaure un régime militaire qui provoque une opposition interne, réduite au silence (1967-1968) », écrit Larousse,) Kadhafi (Homme d’État libyen, 1942-2011) et Erdogan (homme d’état turc né en 1954), l’ont déclaré sans ambages ». (François Jourdan, islamologue et théologien eudiste, cité par la journaliste Eléonore de Vulpillières, http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2016/01/22/31004-20160122ARTFIG00344-islam-et-christianisme-les-impasses-du-dialogue-interreligieux.ph,p, 22/01/2016)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « L’un des plus douloureux malentendus concerne […] la personne de Jésus. Musulmans et chrétiens le revendiquent. Mais peut-on affirmer qu’il s’agit de la même personne ? En islam, Jésus (Aïssa) est l’un des nombreux prophètes musulmans envoyés par Dieu pour rappeler le pacte primordial entre Dieu et sa création. À l’instar des nombreux prophètes musulmans des temps passés (Adam, Abraham, Noé, Moïse etc.), Jésus (Aïssa) est lui aussi un grand prophète musulman, mais juste en dessous de Mohammed. Comme ce dernier, Jésus est prophète-envoyé : il a apporté un livre, l’Évangile (al-Indjîl), dont les chrétiens se réclament, mais qu’ils ont falsifié ; cette terrible accusation induit que, pour connaître l’authentique figure de Jésus, on doit recourir au Coran, seule révélation crédible. » (Alain Feuvrier, 13 janvier 2015)
Je ne comprends pas, Monsieur Labidi, comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « Enfin, le malentendu est redoublé puisque le Coran est, pour tout musulman, l’ultime Écriture donnée à Mohammed, sceau de toute prophétie. Or, il est impossible aux chrétiens de reconnaître Mohammed comme prophète, ni même comme l’exemple de toute fidélité à Dieu. Tout au plus peuvent-ils le voir comme un personnage des premiers âges de l’Ancien Testament, avant que la parole de Dieu n’ait policé les mœurs. Sur ce point, la distance entre chrétiens et musulmans est immense. Quant à Jésus, il est, entre chrétiens et musulmans, à la fois un lien très fort et « comme une pomme de discorde », écrit le penseur musulman Mohammed Talbi, qui poursuit : « L’islam le revendique et le glorifie. Mais, de ce fait, corollaire inévitable, Jésus est aussi un point focal des divergences qui opposent chrétiens et musulmans. Honnêtement, reconnaissons que nos divergences sont insurmontables. » (Alain Feuvrier, 13 janvier 2015)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « De cette relation radicalement (au sens de « racine ») différente à leurs Écritures respectives découle, entre chrétiens et musulmans, le malentendu concernant le dogme chrétien de la Trinité. […] Ne nous arrêtons pas aux polémiques, bien présentes dans le Coran, concernant la « triade » chrétienne (un dieu « père », un dieu « fils » et Marie) (Coran 5, 116). Force est de constater que c’est là un point d’achoppement majeur. Les musulmans s’estiment en effet les seuls monothéistes authentiques. Puisque le Coran interdit formellement d’« associer » à Dieu d’autres dieux, les chrétiens sont taxés, en toute bonne foi, de polythéistes. Et le polythéisme est, en islam, le seul péché impardonnable ! » (Alain Feuvrier, 13 janvier 2015)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « Pour les musulmans : Dieu ne peut pas être un en trois personnes (mystère chrétien de la Trinité). Par conséquent, Jésus ne peut pas être Dieu (mystère chrétien de l’Incarnation). Mais il est Verbe de Dieu, né de la Vierge Marie, Messie. Il n’est pas mort, on lui a substitué un sosie, il reviendra à la fin des temps. Dès lors, pas de salut en Jésus-Christ (mystère chrétien de la Rédemption); la notion de faute universelle et donc de Rédemption est d’ailleurs étrangère à l’islam; chacun sera jugé par Dieu selon ses oeuvres. Le Coran est l’expression définitive de la Révélation, la « récapitulation » et le « sceau » de toute prophétie; la Torah de Moïse et l’Évangile de Jésus ne sont que l’expression de Révélations partielles, par surcroît déformées par les juifs et les chrétiens. » (Théo, L’Encyclopédie catholique pour tous, Paris, Éditions Droguet/Ardant, © 1992, Imprimatur Paris le 6 février 1989, p. 142)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches. Je ne comprends pas parce « c’est […] avec la chrétienté latine, sous l’égide de Rome, que l’islam aura eu ses démêlés les plus durs et, hélas, les plus sanglants. » (Youakim Moubarac, Islam et arabité. Le dialogue islamo-chrétien. Les questions que le catholicisme se pose au sujet de l’islam*, http://youakimmoubarac.org/textes/12_-_YM_-_Les_questions_que_le_catholicisme_se_pose_au_sujet_de_l%27islam%5B,%20dossier%20h,%20p%20221.pdf – Y. Moubarac était un prêtre maronite libanais; il a écrit Les Musulmans : consultation islamo-chrétienne, paru en 1971)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « L’islam peut être […] considéré comme la plus grande tourmente qui se soit jamais abattue sur l’histoire de l’Église. » (Youakim Moubarac, La Pentalogie islamo-chrétienne, T. III, L’islam et le dialogue islamo-chrétien, Beyrouth, Cénacle libanais, 1972-73)
Je ne comprends pas, Monsieur Labidi, comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « Nigeria : montée des tensions entre chrétiens et musulmans. Après des attentats qui ont visé les chrétiens le soir de Noël et qui ont fait 50 morts, les tensions au Nigeria entre chrétiens et musulmans semblent plus fortes que jamais. En ce mardi 3 janvier, les islamistes de la secte Boko Haram viennent d’ailleurs de poser un ultimatum aux chrétiens du nord du pays. Analyse de la situation avec Daniel Bach, directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Nigeria.
Que se passe-t-il entre chrétiens et musulmans aujourd’hui au Nigeria ?
Les sources de conflits potentiels entre chrétiens et musulmans ont toujours été nombreuses au Nigeria, qu’il s’agisse des débats autour du champ d’application de la loi islamique (sharia), de la création de nouveaux Etats ou du statut des populations dites ‘non indigènes’. (propos recueillis par Matthieu Mégevand – publié le 03/01/2012, http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/nigeria-montee-des-tensions-entre-chretiens-et-musulmans-03-01-2012-2159_118.php)
Je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches parce que : « Chrétiens en terre d’Islam : l’impossible cohabitation ? Flambées de violence au Nigeria, expulsions au Maroc, fusillades en Égypte, exode en Irak… Les conflits interreligieux et les persécutions contre les minorités chrétiennes se multiplient dans les pays musulmans. Enquête sur un phénomène planétaire inquiétant. (Elise Collette, revue Jeune Afrique, http://www.jeuneafrique.com/197831/societe/chr-tiens-en-terre-d-islam-l-impossible-cohabitation/, 30 mars 2010)
Je ne comprends pas, Monsieur Labidi, comment vous pouvez affirmer que les musulmans et les chrétiens sont très proches, je ne comprends pas parce que : « Les relations entre les chrétiens et les juifs d’un côté, les musulmans de l’autre, traversent au Moyen Orient une phase critique et décisive. Critique parce que les tensions semblent s’intensifier. Les attaques meurtrières sont de plus en plus violentes, elles sont perpétrées au nom même d’une appartenance religieuse. Critique, mais aussi décisive en raison de la présence des chrétiens de plus en plus timide. Timide à cause des vexations et des dangers au quotidien. Timide également et surtout suite à la diminution numérique notable dans plusieurs pays. Dès qu’ils peuvent, les chrétiens quittent leur pays natal, pour trouver refuge dans des lieux plus sûrs, au moins sur le plan sécuritaire. C’est un des constats majeurs du synode spécial pour les chrétiens d’Orient qui souligne avec force cette réalité. » (Michel Younès, maître de conférences à l’université catholique de Lyon, Présence Mariste, N° 267, avril 2011,
http://www.presence-mariste.fr/Les-relations-des-chretiens-avec-les-Juifs-et-les-musulmans.html)
Les musulmans et les chrétiens ne sont pas très proches les uns des autres; on vient de le voir. Les musulmans eux-mêmes ne sont pas très proches les uns des autres. « Les musulmans sont divisés, en fait très divisés, écrit Jean Daniel (essayiste et créateur du magazine d’actualité Le Nouvel Observateur). On ne voit pas, a priori, comment, depuis leur sein, surgirait l’imagination d’une grande réforme qui entraînerait une fraternité réelle. En fait, comme il s’agit de ce fameux « vivre ensemble » à partager entre chrétiens, juifs et musulmans, la question ne peut échapper aux querelles théologales : dans quelle mesure les croyants des trois religions monothéistes pourraient-ils conclure des accords sans aggraver leurs propres désaccords ? C’est là un obstacle majeur, car mille difficultés peuvent surgir dès qu’il s’agit de sexe, d’héritage, ou de projets matrimoniaux. » (Jean Daniel, A propos du débat avec l’islam : il faut savoir vivre ensemble, https://www.nouvelobs.com/edito/20180424.OBS5681/a-propos-du-debat-avec-l-islam-il-faut-savoir-vivre-ensemble.html, 25 avril 2018)
DERNIERS MOTS
Les musulmans refusent une religion réduite au for intérieur, ils refusent l’affirmation des droits de l’homme au détriment des droits de Dieu
« Ainsi ce qui distingue et oppose Christianisme et Islam, c’est d’abord l’affirmation de l’unicité divine et le refus de la divinité du Christ; le christianisme est sapé à sa base. C’est ensuite le refus des évolutions anthropologiques survenues en Occident, tant le refus d’une religion réduite au for intérieur, inimaginable en Islam, que le refus de l’humanisme. Ce qu’accepte l’Islam, c’est « une Déclaration de l’Homme musulman » d’après le Coran, mais certainement pas une Déclaration des Droits de l’homme à l’occidentale. De plus, dans le cas de l’Islam laïcité et sécularisation ne peuvent s’envisager sous la forme qu’elles ont revêtues contre l’Eglise catholique : l’Islam n’a pas de clergé sur lequel agir en le réduisant à des fonctions sans écho réel dans la société civile. Et s’il peut s’envisager des liens entre Christianisme et Islam, c’est peut-être, ou certainement, dans la direction de la spiritualité qu’on peut les établir – à condition que l’on n’insiste pas d’abord sur la spécificité de la mystique chrétienne. Ces diverses formes d’opposition entre les deux religions ne sont pas près d’être surmontées. »
(Bernard Chédozeau, Formes successives des conflits théologiques entre christianisme et islam, Académie des sciences et lettres de Montpellier, Séance du 21/06/2004, Conférence n° 3871. – Bernard Chédozeau est professeur d’université, agrégé de lettres, docteur ès lettres; il est l’auteur de La Bible et la liturgie en français : l’Eglise tridentine et les traductions bibliques et liturgiques, 1600-1789, Paris, Éditions du Cerf, 1990, 296 p.)
Les musulmans refusent une religion réduite au for intérieur, ils refusent l’affirmation des droits de l’homme au détriment des droits de Dieu. Cette situation présentera-t-elle un jour une issue favorable? Que répondez-vous, Monsieur Labidi?
Veuillez, Monsieur, agréer mes salutations distinguées.
Roger Martel, citoyen de Lévis (Québec)
FIN
Auteure : Leila Lesbet, Citoyenne québécoise, Le Devoir, 18 décembre 2018, https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/543829/le-voile-est-un-moyen-de-controle-du-corps-de-la-femme
EXTRAITS
Dans votre vidéo qui porte sur le voile et que vous adressez « aux nouveaux curés », vous parlez d’une religion qui s’appelle islam. Mais plus je vous écoutais, plus je découvrais votre ignorance abyssale de cette religion dans les pays où elle est force de loi, et surtout du combat des femmes qui y vivent !
Avec cette vidéo, vous n’apportez rien de nouveau dans ce débat de société légitime et indispensable, si ce n’est de répandre des faussetés qui dénaturent ma religion et celle de mes parents. […]
Dans votre vidéo, vous intervenez en tant que députée et non comme auteure. En tant que députée, vous ne pouvez pas vous permettre de froisser une communauté. Ici, il s’agit de la communauté musulmane. Celle-ci, loin d’être monolithique, est traversée par plusieurs courants.
J’ai grandi dans une famille musulmane traditionaliste et pratiquante. Mon père était autodidacte, ma mère et ma grand-mère illettrées. Ce sont ces personnes qui m’ont appris l’islam et qui m’ont poussée à le lire, à le comprendre, mais surtout à ne pas m’arrêter à la lecture littérale […]
Il est vrai que toutes les religions n’offrent aux femmes que des strapontins. Et c’est aussi dans cette famille que j’ai appris à me servir de l’ijtihad (effort intellectuel qui est issu de la tradition islamique depuis de nombreux siècles) pour lutter contre les dogmes et les blocages dans l’interprétation du Coran.
Le voile fait justement partie de ces erreurs d’interprétation. Ainsi, le voile que des femmes portent sur la tête et que vous semblez trouver anodin, sachez qu’il n’a aucune existence dans le Coran.
Vous gagneriez à lire sur ce sujet que vous défendez au nom du droit à la différence. Le voile n’est pas musulman, c’est notre étoile jaune, à nous, femmes musulmanes et non islamistes. Il est imposé par l’islam dévoyé par l’alliance du politique et du religieux depuis près de 40 ans. C’est cette vision islamiste qui a fait que j’ai dû quitter mon Algérie pour me réfugier au Québec pour échapper à mon exécution, cette vision fondamentaliste que votre parti semble avoir adoptée en son sein sans même en comprendre les dangers.
Il n’y a aucun rapprochement à faire entre porter un piercing ou une tuque et porter un voile : ne pas les porter n’entraîne pas la mort pour les premiers, alors que déroger à une interprétation fondamentaliste de l’islam, comme c’est le cas pour le voile, peut mener la femme au fouet, à la prison, voire à la mort.
[…]
Chaque geste que vous poserez ici pour rendre l’islam politique acceptable fera reculer le combat de ces femmes et fera la joie des islamistes qui imposent ce voile dans les pays musulmans. Si vous étiez mère de deux filles comme je le suis, trouveriez-vous normal qu’elles doivent se cacher les cheveux pour qu’elles ne souillent pas la pensée des garçons qu’elles côtoient ? En fait, le voile n’est pas une question de modestie et de pudeur, mais bien un moyen de contrôle du corps de la femme.
[…]
Prenez le temps de lire Olfa Youssef, Ani Zonneveld, Fatima Mernissi, Mohammed Arkoun, Rachid Benzine, Soheib Bencheikh, Tahar Haddad, Chahla Chafiq, pour ne citer que ces quelques réformistes, qui sont de plus en plus nombreuses et nombreux et qui font face à l’islam politique commandité à coups de pétrodollars et relayé par la gauche communautariste.
[…]
Lévis, le 19 décembre 2018
Monsieur Gilles Lehouillier, maire de Lévis
Hôtel de Ville, Lévis (Québec)
Monsieur,
Selon un sondage, en juin 2018, près de 80 % des habitants de Lévis et de Québec étaient favorables à la construction d’un nouveau lien de circulation routière entre leurs villes (le fameux « 3e lien »). Très réjoui, vous avez déclaré publiquement, Monsieur le maire : « On veut un troisième lien routier entre les deux rives. C’est-tu clair ou c’est pas clair? C’est ça qu’on veut. Arrêtez de tergiverser, arrêtez de tourner en rond, et passez à l’action » » (Radio-Canada, Appui massif à Québec et Lévis pour un 3e lien, selon un sondage, 27 juin 2018, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1109628/nouveau-sondage-leger-3e-lien-routier-quebec-levis-consensus)
Aujourd’hui, 19 décembre 2018, Le Journal de Québec rapporte des paroles du Ministre responsable de l’Administration gouvernementale et président du Conseil du trésor, M. Christian Dubé, qui répondait à qui lui avait demandé « si la faisabilité du troisième lien était acquise » : « ce n’est jamais certain tant qu’on n’a pas les études pour le faire ». « CE N’EST JAMAIS CERTAIN TANT QU’ON N’A PAS LES ÉTUDES POUR LE FAIRE », a dit M. Dubé, qui a aussi dit, signale la journaliste Karine Gagnon, « qu’en bon gestionnaire, il allait attendre que cette étude soit présentée, car il fallait démontrer la faisabilité et les coûts ».
En juin 2018, Monsieur Lehouillier, sur quelles études vous êtes-vous appuyé pour réclamer la réalisation du « 3e lien »? Vous devez avoir pu lire attentivement des études rigoureuses et honnêtes pour devenir un partisan acharné du « 3e lien »; montrez-les à vos citoyennes et citoyens, ces études; écrivez-vous-même un texte (vos avez étudié le journalisme, n’est-ce pas?) pour essayer de convaincre les gens de Lévis que vous avez raison de demander avec insistance un « 3e lien ». Le sondage dont le résultat a été rendu public en juin 2018 n’est pas une étude, vous le savez bien. Les sondés ont fait savoir qu’ils aimeraient se déplacer plus facilement, plus rapidement, entre les deux rives; ils n’ont pas dit qu’ils pouvaient se substituer aux experts. Conseilleriez-vous à un ami gravement malade dont le décès vous affligerait de commander un sondage auprès de la population pour savoir quel traitement il devrait exiger de ses médecins pour échapper à la mort? Certainement pas!
Je vous prie, Monsieur le maire, d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel, citoyen de Lévis
Lévis, le 18 décembre 2018
Honorable Gilles Lehouillier, maire de Lévis et ancien membre de l’Assemblée nationale du Québec
Hôtel de Ville, Lévis (Québec)
Monsieur,
Le 30 août 2018 Radio-Canada communiquait à son public une information bouleversante :
« Le climat de travail au cabinet du maire de Lévis, Gilles Lehouillier, est décrié par plusieurs ex-employées. Trois plaintes de harcèlement psychologique ont été déposées le mois dernier à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui a confirmé l’ouverture des dossiers à Radio-Canada. »
(Plaintes de harcèlement psychologique au travail contre Gilles Lehouillier, Radio-Canada, 30 août 2018, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1120811/plaintes-harcelement-psychologique-travail-contre-gilles-lehouillier?cid=rg_il-reg_txt_inf_infolettre-matinale_quebec-2018-08-31_0)
Le lendemain, le journaliste François Bourque écrivait ceci :
« Les colères, excès verbaux et impatiences du maire Gilles Lehouillier étaient connus. Ce qui ne l’était pas, c’était les dommages qui pouvaient en résulter. »
(François Bourque, Le côté sombre de la force de Lévis, Le Soleil, 31 août 2018, Le Soleil, https://www.lesoleil.com/chroniques/le-cote-sombre-de-la-force-de-levis-feb051453199158bdaecdb840f591664)
Le 30 août 2018, la journaliste Stéphanie Martin apprenait ceci à ses lecteurs :
« Aussitôt qu’il a su que Le Journal enquêtait sur des allégations de harcèlement psychologique le concernant, le maire de Lévis a préparé sa défense aux frais des contribuables »;
« Aux frais des contribuables de Lévis, il [le maire de Lévis] a envoyé des mises en demeure à d’anciennes employées »;
« M. Lehouillier a aussi fait appel à une firme de relations publiques, toujours aux frais des citoyens. »
(Stéphanie Martin, Plaintes de harcèlement: les fonds publics pour préparer la défense de Gilles Lehouillier, Le Journal de Québec, https://www.journaldequebec.com/2018/08/30/plaintes-de-harcelement-contre-lehouillier-pas-de-pouvoir-de-suspension-dit-la-ville)
Monsieur Lehouillier, je trouve très étrange (comme un grand nombre de Lévisiens, j’imagine) que vous utilisiez l’argent de la population pour préparer votre défense, pour vous défendre. Pourriez-vous dire à vos concitoyennes et concitoyens sur quelle loi, sur quoi, vous vous basez pour penser que vous avez le droit d’utiliser des fonds publics de la Ville de Lévis pour vous défendre dans une affaire de harcèlement psychologique, harcèlement dont les victimes seraient des membres du personnel de la Ville, des personnes qui entraient en contact avec vous dans le cadre de leur travail? Avez vous consulté la directrice des affaires juridiques de la Ville, Madame Annie Gaudreault, le directeur général de la Ville, M. Simon Rousseau, le vérificateur général de la Ville, M. Yves Denis, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, un avocat du secteur privé? Si les maires ont le droit de se servir de fonds publics pour se défendre quand ils sont soupçonnés ou accusés de harcèlement psychologique, pourquoi leur interdirait-on de le faire quand il est leur reproché d’avoir administré une taloche, à l’intérieur de l’Hôtel de Ville, pendant leurs heures de travail, à un employé ou à une employée? Un maire qui endommage volontairement les ordinateurs de son cabinet sous le coup de la colère a-t-il le droit de piger dans la poche des contribuables pour se défendre? Une explication s’impose, Monsieur Lehouillier, ne trouvez-vous pas?
La présente et votre réponse, si vous me répondez, Monsieur Lehouillier, seront publiées au www.lepasseurdelacote.com
Veuillez, Monsieur, agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel, citoyen de Lévis
P.-S. Rappel : Extrait de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale :
« A. — Éthique
4. Le code d’éthique et de déontologie énonce les principales valeurs de la municipalité en matière
d’éthique; parmi ces valeurs, les suivantes doivent être énoncées:
1° l’intégrité des membres de tout conseil de la municipalité;
2° l’honneur rattaché aux fonctions de membre d’un conseil de la municipalité;
3° la prudence dans la poursuite de l’intérêt public;
4° le respect envers les autres membres d’un conseil de la municipalité, les employés de celle-ci et les
citoyens;
5° la loyauté envers la municipalité;
6° la recherche de l’équité.
Les valeurs énoncées dans le code doivent guider les membres de tout conseil de la municipalité dans
l’appréciation des règles déontologiques qui leur sont applicables. »
(Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/pdf/cs/E-15.1.0.1.pdf)
GillesLehouillier
Lévis, le 18 décembre 2018
Honorable Gilles Lehouillier, maire de Lévis (Québec) et ancien membre de l’Assemblée nationale du Québec
Hôtel de Ville, Lévis (Québec)
Monsieur,
Auriez-vous l’amabilité de répondre à la lettre datée du 29 novembre 2018 que je vous ai envoyée? Je reproduis cette lettre ci-dessous.
Veuillez, Monsieur, agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel, citoyen de Lévis
– – – – –
Lévis, le 29 novembre 2018
Honorable Gilles Lehouillier, maire de Lévis (Québec) et ancien membre de l’Assemblée nationale du Québec
Hôtel de Ville, Lévis (Québec)
Monsieur,
La ville de Lévis, sous votre administration, a fait payer aux contribuables un objet publicitaire montrant votre visage et ne portant que ces mots qui ne constituent nullement un message d’intérêt public : « Gilles Lehouillier un homme engagé dans son milieu ». J’ai soumis une demande d’accès aux documents relatifs à l’objet publicitaire; la réponse donnée ce mois-ci par votre employée Anne Bernier, avocate, assistante-greffière et responsable de l’accès aux documents, est la suivante :
« AINSI, À LA SUITE DE L’INFORMATION OBTENUE DES DIFFÉRENTES DIRECTIONS CONCERNÉES, AUCUN DOCUMENT N’EST DÉTENU PAR NOTRE SERVICE ET VISÉ PAR VOTRE DEMANDE D’ACCÈS. »
Doit-on comprendre, Monsieur, que l’objet publicitaire n’existe pas, pour la Ville? Il y a pourtant des centaines de personnes, des milliers peut-être, qui l’ont vu lors du Festival de jazz de 2016 et peut-être ailleurs, dans d’autres contextes : une promenade en vélo avec vous, par exemple, ou une épluchette de blé d’Inde en votre compagnie, ou lors d’un bal. Le fabricant ou fournisseur de l’objet publicitaire vous a remis une facture, cela va de soi; où est cette facture? Vous l’avez réglée, la facture; des documents l’attestent; où sont ces documents? Le vent a-t-il emportée la facture et le reste, ou est-ce un geste de mauvaise humeur qui a causé leur perte? Où est la facture? Où sont les autres documents? La recherche effectuée a-t-elle été incomplète? Je suis sûr que vous désirez le savoir plus que moi. J’attends votre réponse.
N’oubliez pas ce passage de la Loi sur les cités et villes : « Le maire exerce le droit de surveillance, d’investigation et de contrôle sur tous les départements et les fonctionnaires ou employés de la municipalité, à l’exception du vérificateur général, et voit spécialement à ce que les revenus de la municipalité soient perçus et dépensés suivant la loi, et à ce que les dispositions de la loi, les règlements et les ordonnances du conseil soient fidèlement et impartialement mis à exécution. » (Article 52, http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/C-19)
Veuillez, Monsieur, agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel, citoyen de Lévis
Le lundi 10 décembre 2018, le journal Le Devoir a honoré de sa une la 20e édition des Olivier (une remise hebdomadaire de prix à des humoristes qui la trouve toujours drôle). Dans ladite une, la reine des pages, on voit une très grande photo couleurs de Madame Maude Landry, humoriste. Comment se fait-il que je ne connaisse pas cette personne? me suis-je demandé, malheureux et en colère contre moi-même et furieux contre ma femme qui ne m’a jamais parlé de cette artiste. Le lundi 10 décembre 2018, je découvre Madame Sophie Durocher, dans Le Journal de Québec\Montréal, ainsi que son article intitulé Un Olivier dans la gorge. L’olivier étant un arbre qui porte des valeurs religieuses (ne le dites pas à François Legault !), je me dis que Sophie doit traiter de la Fête de Noël, de la naissance de Jésus sur une table, de quelque chose comme ça. Je jette un coup d’oeil sur le texte, je lis, et je n’en suis pas encore revenu : « La femme est pas cousue de la noune au cul, qu’elle est déjà sur Instagram ». Je ne suis pas sûr de comprendre ces paroles, mais je sens qu’elles sont vulgaires.
Le 10 décembre 2018, c’est au Gala des Olivier que Madame Durocher s’intéresse, elle dit à ses lecteurs qu’elle a Un Olivier dans la gorge. L’Olivier en question est le gala québécois sensé célébrer l’humour et « qui [en 2018] ne fait pas rire », selon Madame Durocher : « On n’a pas beaucoup ri pendant ce gala, mais par contre on a eu droit à une vaste panoplie de vulgarités, de sacres, et de blagues pipi, caca, prout, poil, vulve et compagnie. » Exemple : « On va faire ça vite parce que j’ai un petit problème de diarrhée. »; autre exemple : « La madame hait pas ça être pompette quand elle se fait pomper le cul. »
Quand Madame Durocher grandissait dans la maison de sa mère et de son père, ces derniers lisaient Le Devoir. À l’époque Le Devoir n’offrait pas sa une à des artistes qui comptent sur des vulgarités, des sacres et des blagues pipi, caca pour vivre.
Je remercie Madame Durocher d’avoir apporté des précisions à l’article du Devoir; elles s’imposaient.
Roger Martel, citoyen de Lévis
COMPLÉMENT
Les histoires sales sont le propre de l’homme.
Les propres, m’a dit un humoriste en aparté, ne remplissent pas les salles.
Est-il possible de faire naître un rire intelligent chez des spectateurs en leur montrant un personnage qui se gratte machinalement le postérieur? Oui! Démonstration par Jean Cazeneuve (1):
L’auteur des Oeufs de l’autruche [il s’agit d’André Roussin, auteur français, 1911-1987] avait imaginé, pour celui qui incarnerait le personnage du père irascible, un jeu de scène dont Pierre Fresnay [le comédien jouant le rôle du père irascible] ne comprenait pas bien l’utilité lorsqu’il accepta de jouer dans cette pièce appelée à un grand succès. Il demanda à l’écrivain de lui en faire la démonstration. » J’esquissai, dit André Roussin, le geste, délicat sans doute à exécuter, du personnage qui, dans une tirade emportée, se gratte machinalement le postérieur. Fresnay ne dit rien. Pendant deux ou trois répétitions, il sembla avoir oublié notre conversation. Je conclus que par son incongruité grossière ce geste le gênait (sa pudeur étant proverbiale) et je crus comprendre qu’il valait mieux ne plus en parler. Le quatrième jour, alors que je ne l’espérais plus, il fit son geste à un instant tellement inattendu, et avec une telle drôlerie dans le naturel que tous ceux qui étaient là, sur scène ou dans la salle, explosèrent de rire. Et le public en fit autant tous les soirs, car il ne le rata jamais. Une fois accepté le principe, il avait donc étudié ce geste, l’avait répété, placé, puis nous avait laissés y renoncer pour nous mettre tous dans la condition du public qui ne devait pas l’attendre non plus. Notre éclat de rire général lui prouva que son jeu de scène était au point. » (1) Le geste imprévu et grotesque, dans cette pièce, faisait rire parce qu’il était bien évidemment un jeu sans importance mais parce qu’en même temps il révélait dans le mécanisme du père irascible une espèce de distraction, de relâchement dans tout ce qui pouvait déterminer à la fois le caractère et la situation. C’est bien encore le vivant prenant sa revanche sur l’automatisme.
(1) Jean Cazeneuve, Le Mot pour rire, Paris, La Table Ronde, © 1984, p. 219-220
(2) André Roussin, Le Rideau rouge, Paris, Albin Michel, 1982, p. 51