LE MOUVEMENT DESJARDINS, LA VILLE DE LÉVIS
ET LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE RÉGIONALE DE LÉVIS
Deux lettres soumises à la présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins en mai 2012, Madame Monique F. Leroux
Le présent document contient les deux lettres suivantes :
Lettre 1 : Lettre adressée à Madame Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins. Objet : L’utilisation du nom Desjardins à Lévis.
Lettre 2 : Lettre adressée à Madame Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins. Objet : « Représentation » du Mouvement Desjardins au conseil d’administration de Société d’histoire régionale de Lévis.
LETTRE 1
Lévis, le 10 mai 2012
Madame Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction
Mouvement des caisses Desjardins
Siège social
1170, rue Peel, bureau 600
Montréal (Québec), H3B 0B1
Madame,
Le 25 avril dernier, le journal Le Peuple Lévis a bien voulu publier mon opinion concernant l’utilisation du nom Desjardins à Lévis (ce n’était pas la première fois qu’un Lévisien exprimait une opinion semblable).
Permettez-moi de vous présenter mon opinion dans son intégralité (il manque un passage dans Le Peuple Lévis) :
Mouvement Desjardins, tu ne trouves pas que tu exagères? Dans l’édition du 25 novembre 2011 d’un hebdomadaire de Lévis, il y a une photo de l’usine de filtration Desjardins (vous savez, celle qui est située dans l’arrondissement de Desjardins ou, si vous préférez, dans le pôle Desjardins, juste à côté des Appartements Desjardins et de la Cité Desjardins, pas très loin des statues de Dorimène Desjardins et d’Alphonse Desjardins, et à mille mètres de la Caisse populaire Desjardins de Lévis), il y a, dis-je, une photo dont la légende se lit ainsi : « L’usine Desjardins est située au coin du boulevard Alphonse-Desjardins et de la rue Dorimène-Desjardins ». Que le Mouvement Desjardins baptise Cité Desjardins le complexe que forment des immeubles qui lui appartiennent à Lévis, il n’y a rien à redire; que les caisses d’épargne et de crédit fondées par Alphonse Desjardins portent le nom de ce dernier, personne ne s’y oppose; le propriétaire des Appartements Desjardins avaient le droit de nommer son immeuble locatif comme il l’a fait. On comprend aussi que la ville de Lévis aient des gestes et des mots câlins pour le Mouvement Desjardins, si actif à Lévis. Mais il ne faudrait pas perdre la tête et répandre à Lévis le nom de Desjardins de façon obsessionnelle, comme le régime maoïste multipliait les exemplaires du Petit Livre rouge de Mao. Malheureusement, on peut craindre que le mal soit déjà fait (des citoyens ont déjà clamé dans le passé qu’il est répandu!) : depuis peu de jours, un autre gros drapeau portant le nom de Desjardins flotte désormais au-dessus du cerveau des citoyens : le nouveau Centre interdisciplinaire de lutte au cancer s’appelle Centre Desjardins. Ce nom s’ajoute à ceux mentionnés ci-dessus et à bien d’autres : Centre de santé et de services sociaux Alphonse-Desjardins, Repas Desjardins, Gala Victoria Desjardins, Club de marche Desjardins de Lévis, Fresque Desjardins de Lévis, Salle Caisse populaire Desjardins de Lévis (au Centre de congrès et d’expositions de Lévis), traversier Alphonse-Desjardins, École primaire Desjardins…
On n’aime pas que tu exagères, Mouvement Desjardins, on a l’impression que tu veux t’imposer à nous et on trouve que ce n’est pas poli. On n’aime pas non plus qu’il t’arrive d’employer, afin que ton nom résonne le plus souvent possible dans nos cerveaux, des moyens que tu devrais juger indignes de toi. Crois-tu que j’exagère? Écoute donc ce qu’on a dit de toi à côté de Lévis, sur la Côte-du-Sud, l’an dernier.
En 2011, l’affaire du nouveau chapiteau permanent de Saint-Jean-Port-Joli a fait grand bruit. Je la présente rapidement. – Le 13 juillet 2011, Le Peuple Côte-Sud, journal de Montmagny, écrit ceci : « Ayant eu vent que le nom de Desjardins serait retenu pour désigner le chapiteau permanent en construction dans le parc des Trois-Bérets, deux citoyens de Saint-Jean-Port-Joli ont décidé de contester cette appellation […] Selon les informations, la Caisse populaire Desjardins des Trois-Saumons verserait une contribution de 100 000 $ au projet. Or, on craint que l’institution financière ne réduise le montant si le chapiteau ne porte pas le nom de Desjardins. » Le 14 novembre, le président du conseil d’administration de la Caisse Desjardins de L’Islet, M. Serge Kirouac, écrit ceci dans l’hebdo magnymontois L’Oie blanche : « S’il faut qu’il [le chapiteau] porte le nom de Desjardins uniquement pour s’assurer d’une contribution de la Caisse de $100 000, je suis dans l’incompréhension totale. […] Est-ce que le musée maritime du Québec, devrait s’appeler le musée maritime Desjardins du Québec à cause d’une contribution monétaire quelconque ? Je trouve ridicule qu’on aille même oser penser appeler cela, le Chapiteau Desjardins… » Moins d’un mois plus tard, M. Kirouac écrit : « Je ne suis plus le président de la Caisse de L’Islet et j’ai quitté volontairement ce poste. Je ne pouvais tout simplement pas tolérer de ne pas pouvoir émettre librement mon opinion. […] j’ai été surpris de lire dans ce journal que la Caisse des Trois-Saumons avait, semble-t-il, diminué de moitié sa contribution au projet du chapiteau. » [C’était dans L’Oie blanche, le 5 décembre 2011.] Comment l’affaire s’est-elle terminée? Dans Le Peuple Côte-Sud, le 23 novembre 2011, on a pu lire ceci : « Enfin, la Caisse populaire Desjardins Trois-Saumons, par la voix de son directeur général, Yvon Beaulieu, a annoncé une contribution de 50 000 $, déjà versée. Ce montant provient du Fonds d’aide du milieu, a insisté M. Beaulieu. « Bon an, mal an, on donne 100 000 $ dans le milieu grâce à ce fonds », s’est limité à dire le représentant de l’institution financière, qui visiblement ne voulait pas s’étendre sur le sujet. » Mouvement Desjardins, arrête-toi donc pour réfléchir à tes valeurs, je répète : pour réfléchir à tes valeurs. *
Je trouverais normal que les hautes autorités du Mouvement Desjardins réagissent à mon opinion, que de nombreux Lévisiens partagent; je vous prie donc de réagir publiquement. Votre silence pourrait-il être considéré comme un aveu de culpabilité ou comme un paravent? À vous d’en juger. Si vous pensez que le Mouvement Desjardins n’a rien à se reprocher, pour ce qui concerne l’objet de la présente lettre, essayez de démontrer que votre jugement est bon. Si vous reconnaissez que le Mouvement Desjardins a commis des fautes, faites-nous savoir comment vous vous assurerez que son attitude change profondément et durablement.
Je vous prie, Madame, d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel
Lévisien depuis les années 1970; membre de la Société d’histoire régionale de Lévis et de la Société d’histoire de Saint-Romuald; ancien membre du conseil d’administration de la Société d’histoire régionale de Lévis; responsable de la publication de huit numéros de la revue de la Société d’histoire régionale de Lévis (La Seigneurie de Lauzon), entre le printemps 2006 et l’hiver 2008; membre pendant plus de 25 ans de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec; client tous les jours du Mouvement Desjardins.
LETTRE 2
Lévis, le 10 mai 2012
Madame Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction
Mouvement des caisses Desjardins
Siège social
1170, rue Peel, bureau 600
Montréal (Québec), H3B 0B1
Madame,
Je vous prierais de bien vouloir prendre connaissance de la communication reproduite ci-dessous.* Cette communication a trait à la « représentation » du Mouvement Desjardins au conseil d’administration de Société d’histoire régionale de Lévis; je l’ai envoyée aujourd’hui au président par intérim de la Société d’histoire régionale de Lévis, M. Étienne Chabot, qui a succédé à M. Claude Genest, président de la Maison historique Alphonse Desjardins. La situation décrite dans cette communication commande une réaction de la part des hautes autorités du Mouvement Desjardins.
Je vous prie, Madame, d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel
Lévisien depuis les années 1970; membre de la Société d’histoire régionale de Lévis et de la Société d’histoire de Saint-Romuald; ancien membre du conseil d’administration de la Société d’histoire régionale de Lévis; responsable de la publication de huit numéros de la revue de la Société d’histoire régionale de Lévis (La Seigneurie de Lauzon), entre le printemps 2006 et l’hiver 2008; membre pendant plus de 25 ans de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec; client tous les jours du Mouvement Desjardins.
COMMUNICATION ADRESSÉE AU PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE RÉGIONALE DE LÉVIS, M. ÉTIENNE CHABOT
Lévis, le 10 mai 2012
M. Étienne Chabot, président par intérim
Société d’histoire régionale de Lévis
9, rue Monseigneur-Gosselin, Local R-1
Lévis, G6V 5K1
Monsieur,
Le conseil d’administration de la Société d’histoire régionale de Lévis (SHRL), qui est composé de sept personnes actuellement, attire des citoyennes et des citoyens qui ont ou ont eu des rapports directs ou indirects avec l’entreprise bien connue appelée Mouvement Desjardins. M. Claude Genest, qui a démissionné de la présidence de la SHRL en février 2012, est le président de la Société historique Alphonse Desjardins, qui appartient au Mouvement Desjardins; il l’était quand il a été porté à la présidence de la SHRL. Mme Claudia Mendez est la conjointe de M. Claude Genest; elle profite donc du statut d’employé du Mouvement Desjardins de son compagnon. M. Pierre-Olivier Maheux, secrétaire de la SHRL, est un historien à l’emploi de la Société historique Alphonse Desjardins (il l’était en 2011, en tout cas). Vous même, M. Chabot, vous êtes ou avez été le président du secteur Jeunes adultes du Carrefour jeunesse-emploi de Desjardins, dont l’un des partenaires financiers est ou était le Mouvement Desjardins (me permettez-vous de vous demander, M. Chabot, si vous avez ou avez eu d’autres rapports, d’intérêt ou autres, avec le Mouvement Desjardins?).
Qu’en est-il de Mme Manon Pelletier, autre membre du conseil d’administration de la SHRL?
Mme Manon Pelletier travaille ou a travaillé avec Mme Claudia Mendez, membre du conseil d’administration de la SHRL, au sein de l’entreprise Tours suivez le guide, dont elles sont les fondatrices selon le site webhttp://www.flickr.com/photos/tourssuivezleguide/4466448291/. Pourriez-vous me dire si Mme Manon Pelletier a ou a déjà eu des rapports directs ou indirects avec le Mouvement Desjardins, outre ceux qu’elle a ou a eus en tant qu’associée de l’épouse du président de la Maison historique Alphonse Desjardins? (Par la même occasion, pourriez-vous me dire si Mme Ruth Robertson, guide touristique dont les services professionnels ont déjà été retenus par la SHRL, travaille ou a déjà travaillé au sein de Tours Suivez le guide, fondée par Mme Claudia Mendez?)
Pouvez-vous nous dire, M. Chabot, si les trois autres membres du conseil d’administration de la SHRL, c’est-à-dire MM. Gilbert Samson, Vincent Couture et Éric Shink, sont liés ou ont été liés d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, au Mouvement Desjardins?
Des Lévisiens trouvent que le Mouvement Desjardins est trop présent au conseil d’administration de la SHRL. Effectivement, le Mouvement Desjardins est très présent au conseil d’administration de la SHRL. Selon une source fiable, le conseil d’administration de la SHRL se serait même déjà réuni à la Maison historique Alphonse Desjardins, propriété du Mouvement Desjardins (est-ce exact, M. Chabot?).
Est-ce par hasard si le Mouvement Desjardins est « représenté » aussi fortement au conseil d’administration de la SHRL?
Est-ce par hasard si le Mouvement Desjardins est devenu très « représenté » au conseil d’administration de la SHRL après l’affaire de la Fresque Desjardins de Lévis?
Le 6 octobre 2006, la fresque Desjardins de Lévis a été inaugurée. Dans le numéro 104 (Hiver 2007) de La Seigneurie de Lauzon (la revue de la SHRL), le lecteur pouvait lire un court article commençant ainsi : « Des réserves ont été émises au sujet de la fresque » et se terminant par ces mots : « Conclusion : quand vous commenterez la fresque devant des visiteurs, tenez compte des réserves rapportées ici ». L’une de ces réserves était la suivante : « Le Mouvement Desjardins est représenté [dans la fresque] par deux personnages et trois édifices (est-ce trop?) ».
M. Clément Samson, président de la Caisse populaire Desjardins de Lévis quand la fresque a été dévoilée au public, a réagi à l’article sur la fresque : il a envoyé une lettre à la SHRL. Comme j’étais membre du conseil d’administration de la SHRL à cette époque, j’ai pu prendre connaissance de cette lettre. Cette dernière m’a semblé surprendre, voir ébranler, tout le conseil. À mon avis, M. Samson a eu tort de l’écrire puisque la SHRL avait le droit d’émettre publiquement son opinion sans tenir compte des susceptibilités de l’un ou l’autre de ses commanditaires, si important soit-il. Mais pour que les Lévisiens puissent se forger une opinion, je vous demanderais, M. Chabot, de communiquer avec M. Clément Samson (j’imagine qu’il n’a pas quitté la SHRL quand il a été nommé juge à la Cour supérieure du Québec à la fin de 2011) pour lui demander de bien vouloir vous autoriser à rendre sa lettre publique.
Il est très important que vous répondiez à la présente communication, qui vous offre la chance de tenter d’apporter des éléments qui permettraient peut-être de mieux comprendre.
Je vous prie, Monsieur, d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Roger Martel
Membre de la Société d’histoire régionale de Lévis; membre du conseil d’administration de la SHRL pendant environ deux ans; responsable de la publication de huit numéros de la revue La Seigneurie de Lauzon, entre le printemps 2006 et l’hiver 2008; membre pendant plus de 25 ans de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec; client tous les jours du Mouvement Desjardins.
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